Le jardin japonais du Parc BorEly :
un vEritable havre de paix

Dans le cadre du jumelage Marseille Kobé, le Parc Borély dispose à présent d’un superbe jardin japonais conçu dans les règles de l’art nippon. L’inauguration de ce remarquable projet qui a nécessité trois ans de labeur s’est déroulée en présence du Sénateur maire Jean-Claude Gaudin, de Yoshihiro Koshiba, vice-maire de Kobé et de nombreuses personnalités. Explications.

2011 est une année symbolique pour Marseille liée avec la ville de Kobé par un serment de jumelage depuis 1961. «Le 11 mars dernier, lorsque le séisme a ravagé le nord-est du Japon, nous avons éprouvé une vive émotion. Nous avons envoyé un bataillon de marins pompiers. C’était là notre manière de témoigner notre amitié», a souligné le Sénateur maire Jean-Claude Gaudin. Le Japon a été fort sensible. «Nous avons réalisé l’importance de la solidarité, lors de cette catastrophe. Je souhaite longue vie aux relations qui unissent nos deux villes», a confié Yoshohiro Koshiba, vice maire de Kobé. Afin de célébrer ces cinquante ans de relations cordiales entre la cité phocéenne et la plus grande ville de la capitale de la préfecture du Hyago, situé sur l’île de Hyonsho, proche d’Osaka, un jardin japonais, fruit d’un travail en commun, a été réalisé au cœur du Parc Borély. «Nous avons choisi de placer cet anniversaire sous le signe de l’amitié et de mettre le Japon à l’honneur le temps d’un week-end», a précisé Jean-Claude Gaudin.
Un symbole historique
Débutés en 2008, les travaux du jardin japonais de 1700 m2 se sont achevés cet été. Les Marseillais peuvent désormais profiter de ce jardin asiatique, fruit d’une collaboration étroite entre les paysagistes marseillais et de leurs homologues nippons. Ce nouveau parc respecte scrupuleusement les prescriptions japonaises ancestrales. «C’est une belle invitation au voyage», estime Laure Agnès Caradec, adjointe déléguée aux espaces verts de la Ville. «Trois grands maîtres, venus spécialement de Kobé, ont disposé les rochers de façon traditionnelle et symbolique. Ils ont ensuite bénis le jardin pour le protéger», précise t-elle. Une entrée plantée d’arbres et cernée de bambous favorise la sérénité, suivie d’une cour qui laisse se répandre la lumière et s’ouvre sur le spectacle calme du lac puis une colline qui masque une rivière tumultueuse née d’une cascade de pierre. Ce jardin propice à la méditation constitue un havre de paix au cœur de la cité phocéenne.
«Il représente le reflet de la miniaturisation de la nature mais aussi de l’harmonie de l’homme avec la nature», explique Dominique Le Fur, paysagiste. Au total, ce ne sont pas moins de 308 tonnes de rochers qui ont été nécessaires pour l’aménagement de ce jardin ! Il compte une vingtaine d’espèces d’arbres (érable, malus, pinus) mais aussi une multitude de plantes botaniques (l’anémone hostas, numphaea) et une trentaine d’arbustes (camélias, azalées, cognassier). Le parti pris paysagé s’inspire de différentes écoles, notamment du Sakutei-ki de Tashibana no Toshiobana qui, au IX e siècle, dressait un inventaire très précis de la manière de traiter l’eau et les autres éléments entrant dans la composition de l’espace, comme l’emplacement des pierres et des rochers. Cet espace de détente place l’homme en harmonie avec la nature. Les paysagistes de Kobé sont venus à deux reprises pour aider leurs homologues marseillais à restituer fidèlement l’ambiance du jardin japonais dans ses moindres détails : positionnement des rochers du pavillon du thé et de l’environnement. Ce jardin japonais scelle encore plus les relations d’amitié franco-japonaise qui unissent la France et le Japon et en particulier la cité phocéenne et Kobé.
 
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