La fEte du partage et des valeurs

Le Ramadan 2011 (1432 selon le calendrier musulman) s’est terminé le 31 août. À l’occasion de la fête de la rupture du jeûne, appelée Aïd El Fitr, une réception a été organisée au salon de l’Etoile à Marseille par l’Union des Familles Musulmanes, en la présence exceptionnelle de l’ambassadeur du Qatar en France, de plusieurs personnalités politiques et de représentants de différentes religions.

Le mois du Ramadan, le neuvième du calendrier lunaire musulman, revêt une importance toute particulière. Il commémore la révélation, la descente du Coran sur le prophète Mohammed. Durant les veillées de prière à la mosquée, les fidèles récitent chaque soir une partie du Coran, de façon à l’avoir lu entierement à la fin du mois. Ce mois spécifique est par ailleurs lié à l’observance du quatrième pilier de l’Islam, la pratique du jeûne obligatoire ; les trois premiers étant la pratique de l’unicité divine, la prière rituelle et l’aumône légale et le cinquième étant le pèlerinage à la Mecque.

Les premiers musulmans ne pratiquaient que des jeûnes non obligatoires en se conformant au rituel judaïque qui prescrit de jeûner du coucher du soleil au crépuscule du jour suivant. Après la fuite du prophète et de ses compagnons de La Mecque à Medine, une série de versets du Coran impose aux musulmans de jeûner tout au long de ce mois et fixe les règles de ce rite. Ils doivent se priver de nourriture, de boisson et de relations sexuelles. C’est l’observation dans le ciel du nouveau croissant de lune qui détermine le commencement de ce mois et fixe la date de la fête de rupture.

Un mois sacré
À cette occasion de la fin du jeûne, l’Union des Familles Musulmanes a organisé une grande réception en présence exceptionnelle de Mohamed Jawal El Kawari, ambassadeur du Qatar en France et des vice-consuls du Sénégal, d’Algérie et de Tunisie. Plusieurs personnalités politiques y assistaient, à savoir Robert Assante, maire des 11 et 12 e arrondissement, Patrick Menucci, maire des 1er et 2e arrondissements et vice-président du conseil régional, Valérie Boyer, adjointe au maire et député, Nora Préziosi, adjointe au maire ou encore Rébia Bénarioua, conseiller général. Pour cette fête du partage, l’Union des Familles Musulmanes avait initié fort intelligemment, sous l’égide de Malika Bouzenoune, sa présidente, une remise de prix à cinq associations méritantes à savoir, le Secours Populaire, la Banque alimentaire, l’Institut Catholique de la Méditerranée, le Parvis du Protestantisme et Culture du cœur.

«Nous avons choisi de mettre à l’honneur ces cinq associations qui se sont illustrées par leur travail constant et qui œuvrent avec ardeur pour le dialogue interculturel», a souligné Nassera Benmarnia, directrice de l’Union des Familles Musulmanes. «Cette fête nous donne l’opportunité de mettre en exergue la diversité française dans toutes ses composantes», a t-elle confié. Invité d’honneur de cette soirée, l’ambassadeur du Qatar s’est réjoui de cette initiative : «L’islam, deuxième religion pratiquée en France, est empreinte de valeurs de générosité, de tolérance, de fraternité. Mon pays est attaché à ces valeurs et l’exprime en faveur de la paix. Le dialogue interculturel et le sport sont, à mes yeux, deux vecteurs de rapprochement».

La fête du partage
Robert Assante a tout d’abord remercié les organisateurs ainsi que les lauréats du prix remis lors de cette soirée. «Je me réjouis que l’ensemble des cultes soit représenté dans une ambiance où règne convivialité et solidarité. C’est la diversité qui fera à nouveau gagner Marseille». De son côté, le conseiller général Rebia Benarioua a souhaité, pour sa part, "transmettre ses vœux sincères, fraternels et respectueux". «Nous avons à cœur de soutenir votre association qui montre une image d’ouverture dans vos projets. Nous sommes pour une société meilleure. Je vous renouvelle toute mon amitié».

Vice-président du Conseil régional et maire du 1er secteur, Patrick Menucci a manifesté sa joie de partager cette soirée sous le signe du rassemblement. « J’ai une pensée naturelle pour ces peuples qui témoignent d’une volonté de changement et une aspiration à la démocratie. Cela rapproche ces pays de notre propre conception de la démocratie. Valérie Boyer, a mis l'accent sur la place de Marseille sur la scène internationale. «Un dialogue interculturel a été instauré. Marseille représente un modèle pour la France et pour le Maghreb. C’est un plaisir de voir combien la France est honorée dans le monde. Notre pays a entraîné ses alliés pour sortir la Lybie du joug d’un dictateur et accéder à la paix».

Jean-Pierre Enaut