Jean-Victor Cordonnier :
nouveau consul des Comores

L’Union des Comores de la région a pris part à la mise en place d’un nouveau consul honoraire des Comores à Marseille et dans la région. Jean-Victor Cordonnier, ancien premier adjoint au maire de Marseille Gaston Defferre, a été nommé à cette fonction en présence de nombreuses personnalités, dont le mufti Ali Mohanne de Kassim et son excellence Abdallah Mirghane, ambassadeur de l’Union des Comores en France.

Avec près de 80.000 ressortissants, Marseille est de loin la première ville Comorienne puisque la capitale Moroni n’a seulement 50.000 habitants. L’arrivée des Comoriens dans la cité phocéenne date en fait des années 1960. Les Comoriens, alors français d’Outre-mer, se déplacent à Marseille et au Havre, suite à une pénurie de main d’œuvre dans le secteur maritime. Installés dans le quartier du Panier, ces néo-marseillais appelés «les navigateurs» migreront vers les quartiers nord pour établir leur vie familiale. Cinquante ans plus tard et trente ans l’indépendance de l’archipel, devenu Union des Comores, cette population s’est fortement développée, au fil des ans, pour représenter aujourd’hui plus de 120.000 personnes dans la région.

Une communauté unie
L’Union des Comores de France a pour objectif de rassembler et d’organiser la communauté comorienne de France et de défendre ses intérêts. Elle entend favoriser l’intégration des franco-comoriens en France et soutenir les différentes associations franco-comoriennes en les aidant à l’élaboration, la mise en œuvre et la coordination de projets. «Notre volonté est d’encourager notre communauté à renforcer son attachement à la communauté nationale, la Constitution de la République, aux lois et à la citoyenneté française», a stipulé Ismaël Aboudou, président de l’UCF et du Conseil consulaire, organe consultatif qui travaille en étroite liaison avec le Consulat. Cette entité émet des avis, des propositions et des recommandations, notamment sur la désignation d’un nouveau consul choisi par le gouvernement comorien et accrédité par le gouvernement français. «La tâche du consul est principalement de mettre en place tous les moyens sur le plan administratif», a précisé Abdallah Mirghane, ambassadeur de l’UCF. Il s’agit également d’assurer l’éducation des enfants avec tout d’abord l’objectif de connaître pour eux leurs droits et leurs devoirs. «Nous devons encourager le civisme à Marseille en, préconisant aux habitants de se rendre dans les associations de quartier pour être des citoyens à part entière», a confié l’ambassadeur. Le consul est assisté par le conseil consulaire qui a pour responsabilité tout acte fait au nom du gouvernement.

Une personnalité émérite
Jean-Victor Cordonnier, maître conférence honoraire des Universités et ancien premier adjoint au maire de Marseille Gaston Deferre, est le second consul de l’Union des Comores en exercice à Marseille. «C’est un honneur d’assumer cette tâche», a confié cet ancien directeur de l’Institut de Promotion Supérieur du Travail, centre agréé du Conservatoire National des Arts et Métiers. «Je mesure certes, au-delà de la fonction, l’ampleur de la mission auprès de vous. Mon objectif est de développer la présence comorienne dans les échanges euro méditerranéens et avec le monde africain». Il existe d’ores et déjà une chambre de commerce franco-comorienne. L’avenir des Comores réside dans la jeunesse confrontée à la dure épreuve de la diaspora. «Notre ambition est d’apporter l’appui nécessaire aux jeunes, les conseils pour les aider», a rajouté l’ancien président de Pole 13, structure du Conseil général qui est destinée à favoriser le retour à l’emploi.

C’est également une tâche essentielle pour le mufti Ali Mohanne de Kassim. «L’éducation est une responsabilité partagée. Chacun de nous doit jouer son rôle dans l’éducation des enfants et la vie citoyenne». Jean-Victor Cordonnier connaît bien les quartiers nord de la ville et les activités culturelles puisqu’il préside l’association de promotion de l’Espace culturel de la Busserine et organise depuis vingt ans le printemps de la danse et la "Guinguette" ou la culture comorienne tient toute sa place. L’installation d’un consulat des Comores à Marseille répond à la fois aux besoins des Comoriens et franco-comoriens à disposer d’une représentation mais également à ceux des institutions et des collectivités à bénéficier d’une interface opérationnelle. Le dynamisme des échanges entre les Comores et la ville est le fait d’une vie associative intense à la fois tournée vers la solidarité, l’adaptation culturelle, le développement économique et l’éduction. «C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour les Comores et la France, sous le signe de la fraternité», a déclaré le nouveau consul.

Jean-Pierre Enaut